can you just ... || pv Nar

can you just ...
nar & aedan

La sonnerie de ton portable résonna dans la pièce. Ce matin était différent des autres, quoi que pas plus que ces derniers jours. Un détail, ou plutôt, de ton point de vue, un événement grandiose avait changé ton quotidien. Tu te maintenais à tenir cette routine ennuyeuse depuis des années, mais voilà qu'elle commençait doucement à prendre une autre forme, pas celle que tu lui avais donnée de base. Depuis la séance Ouija, ta vie était devenue plus compliquée, mais bien que tu la nommais ainsi, le sourire était plus souvent sur tes lèvres. Ta main émergea de l'immense couette qui recouvrait ton corps entier, pour attraper ce fichu engin qui faisait du bruit, sur la table de chevet. Tu aurais voulu dormir un peu plus longtemps, juste quelques minutes, tu étais fatigué. Cela était chose rare chez toi, puisque tu avais des rythmes réguliers depuis longtemps. Cependant, quelqu'un te perturbait autant la journée que la nuit, et cela commençait à ne plus tourner rond dans ta tête.

Tu verrouillas ton téléphone pour le poser à quelques centimètres de ta tête, tu n'ouvris pas les yeux, tu n'avais pas envie. Ce matin encore, tu ressentais cette présence, ce délicieux sentiment de ne pas être seul. Cette pensée à elle seule suffit à te faire doucement papillonner des paupières. Si seulement tu pouvais voir cet esprit, et pas seulement avoir quelques petits frissons par endroit, par moment. Il était sept heures tapantes lorsque la musique avait commencé à envahit ton appartement, et quatre de plus lorsque tu décidas de baisser un peu la couette qui recouvrait même ta tête. Tes cheveux en pagaille, ton regard fixait à présent le plafond sans pour autant t'asseoir, comme tu le faisais systématiquement à chaque réveil. Tu avais pris quatre minute de plus à ouvrir les yeux cette fois, et tu peinais encore à vouloir te lever. Qu'est-ce qui pouvait bien te retenir ? Un esprit, ou plutôt un étrange sentiment de ne pas être seul. C'était certainement le moment où tu te sentais le plus à l'aise, le plus entouré. Parce que cette bizarrerie, tu la partageais avec "quelqu'un".