body's home (nar)

La couleur de l'âme ne représente pas grand-chose sinon un vague concept inventé par les êtres humains. Lui n'est plus humain. Plejone est un être fantomatique, différent. En fait, il ignore un peu ce qu'il est, mais il espère que son âme possède toujours une très jolie couleur, chaleureuse, appréciable. Il n'a simplement pas eu de chance, n'est-ce pas ? Mais cette annonce est toujours présente dans son esprit, bien ancrée, là... Mort.
Mort.
Mort.
C'est si compliqué d'être capable de gérer un tel bagage. A quel moment sombre-t-on juste dans l'oubli ? De la célébrité, il est passé à l'inattention. Qui regarde encore son actualité ? Oui, Plejone est mort, et alors ? La terre continue de tourner, la vie d'avancer ; c'est un terrible fait qui le fait trembler malgré sa condition toute nouvelle.
Alors Plejone erre, ici et ailleurs. A droite et à gauche, partout et nulle part. Il cherche, tâche de comprendre. Comprendre l'injustice qui a fait rage dans son cœur. Bam. D'un bref coup, tranchant, crise cardiaque. Sauf qu'il n'y croit pas, ce n'est pas possible. Il réussissait sa vie mieux qu'il ne l'aurait espéré, ce n'est pas possible ! Pour en avoir le coeur net, il s'est avancé jusque dans le cimetière de la ville, son regard farfouillant sur les tombes, ses pupilles moins fuyantes qu'il ne l'aurait crû. Est-il par ici, son corps ? Plejone Kôta.
Il a l'impression de défaillir à chaque fois qu'il avance un peu plus dans cet endroit glauque. Un mort qui traverse un cimetière, quelle ironie, non ? Malheureusement, ce n'est pas si drôle que cela. Encore moins pour le japonais qui tourne dans une allée, continue de suivre le chemin terreux alors qu'il pourrait juste tout survoler. Le respect lui reste. Et son nom s'affiche sous son visage. Ses genoux s'affaissent et il s'abandonne, ses deux mains transparentes se déposent sur la pierre qu'il imagine froid sous ses doigts.
Quel sentiment étrange qui l'envahit. Il ignore s'il doit rire ou pleurer. Son corps repose-t-il réellement là-dessous ? Bien sûr, il ne va pas creuser pour y voir plus loin, il ne va pas déterrer son âme ; car c'est déjà fait. Il remet une mèche de ses cheveux derrière son oreille. C'est si particulier de se sentir si incomplet.