Research + AEDAN

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scylla & aedan

Ma matinée au commissariat fut bref, j'ai eu le temps de manger mon repas de midi. « Mademoiselle, ça fait plusieurs jours que vous essayez d'obtenir des réponses. Pour l'instant, on n'en a pas. Alors, S'il vous plaît, pouvez-vous nous foutre la paix ? » De nos jours, les policiers ne connaissent pas la politesse. Je vais devoir faire des recherches de mon côté même si les interviews d'un ou plusieurs officiers sont la bienvenue. Je ressens le besoin d'aider toutes les personnes qui avaient des questions par rapport à la hausse des décès. Je suis en train de courir éperdument, un peu comme une folle, au milieu des rues de la ville. Pour être plus précise, je cherche la bibliothèque. Je balaye rapidement une mèche qui est venue devant mon visage, le visage légèrement rougi par les efforts. Je regarde à gauche, puis à droite, avant de reprendre ma route. Ça commence sérieusement à me gonfler, il me faut très certainement un assistant. Il peut me venir en aide lorsque j'essaye de trouver un endroit ou convaincre des hommes et des femmes capables de répondre à mes questions. Être journaliste est un sport, un sport que beaucoup de monde sous-estime. Je ne travaille pas pour une entreprise, je tiens un blog où j'essaye d'informer les internautes qui passent par là. C'est un début et j'espère qu'un journaliste y jette un oeil pour m'embaucher un de ces jours. Après quelques minutes de repérage, j'ai pu constater la bibliothèque. Je suis passée une dizaine de fois devant le lieu où je vais pouvoir faire mes recherches. J'entre à l'intérieur et je cours directement dans la catégorie, ''science''. Je sais que je ne vais pas trouver grand-chose mais je tente quand même ma chance. Je sais que je peux m'aider des employés de cette bibliothèque si j'ai besoin d'aide. Et visiblement, je vais en avoir besoin. Premier livre, première chose qui n'a rien à voir avec ce que je recherche. Je prends par le bras le monsieur que je vois en premier. « Vous travaillez ici ? J'ai vraiment besoin d'aide parce que.... Parce que... Je fais des recherches sur la hausse de décès et.... Je suis crétine. Je ne trouve pas les bons livres. » Il va me prendre pour une folle mais il faut qu'il vienne à mon secours. Je ne vais pas m'en sortir si je commence à lire tous les livres de la bibliothèque. « Vous allez m'aider n'est-ce pas ? Montrez-moi comment avoir ce qu'il me faut s'il vous plaît ! Ah ! Autre chose, je peux avoir votre avis concernant ma recherche ? » Je suis une pile électrique. Une fois lancée, on ne m'arrête plus.

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Ce jour-là, tu entamais en quelque sorte une nouvelle page de ta vie. Tu appréhendais un peu cette journée, ne sachant pas ce qu'elle allait te réserver, tout du moins, tu te préparais à être au paradis. Un paradis sans fin, qui attirait ton attention depuis longtemps, qui te donnais envie d'y rester des heures et des heures. Tu avais besoin d'informations concernant les multiples décès du pays, c'était quelque chose qui t'intriguait, qui te fascinait. Et tu ne resterais pas les bras croisés à attendre d'avoir les données au creux de la main, non, tu allais t'investir dans tes recherches, puisque c'était réellement ce qui te passionnait. La bibliothèque renfermait certainement le plus d'archives dans toute la ville. Ici était classé et rangé de nombreux papiers, entiers ou non, et c'était ton boulot de faire des recherches, d'orienter les curieux et de restaurer si besoin les faits historiques. Tu avais déjà commencé tes recherches concernant l'au-delà et ses secrets, tu irais presque jusqu'à te suicider toi-même pour savoir ce qu'il y avait vraiment, parce que même si tu avais expérimenté une fois la mort, et bien ... Tu n'avais pas eu l'occasion de voir de l'autre côté du voile, et la curiosité te rongeait depuis. Un trait de caractère qui se trouvait être plutôt pesant pour toi, parce que ton envie de connaissance et de savoir n'avait quasiment aucune limite. L'idée de pratiquer des choses comme le ouija ou d'autres rituels afin de poser des questions était plus ou moins dangereuse, néanmoins, tu ne doutais pas une seule seconde, qu'un jour, tu t'y essaierais.

Ce fut avec un bon état d'esprit, en chantonnant que tu parcourus les allées silencieuses et presque lugubres de l'immense salle des archives. Une salle qui faisait la taille entière du bâtiment, bien qu'un étage en-dessous et interdit au public trop souvent, pour éviter que les documents soient abimés. Toi, tu avais de la chance, c'était ton boulot, et tu avais une pile de recherches à faire pour des entreprises, la ville ou simplement des personnes. C'était préférable qu'une personne avec les compétences nécessaires à l'entretien d'archives uniques comme celles-ci manipulent les papiers, certains étaient fragiles, voire en lambeaux. L'odeur que dégageait le lieu te laissait sans voix. Tout d'abord parce que tu étais seul donc c'était inutile de parler, ensuite parce qu'il semblait y avoir énormément de choses non visibles dans cet endroit. Tant de secrets et d'histoire étaient sur les étagères que cela te faisait presque tourner la tête. Avec quelques bouquins dans les bras, tu remontas à la surface pour poser le tout sur le comptoir principal de l'accueil. La vieille femme te sourit, avant que tu ne t'enfuies dans un des rayons de la bibliothèque. Tu devais ranger quelques ouvrages, et tu étais venu tellement de fois que tu connaissais la quasi totalité des étagères et leur emplacement exact. Et sans même faire attention à ce qu'il se passait, ton bras fut tiré, et tu fis tomber quelques livres de tes mains. Tu ouvris les yeux si grands, qu'ils auraient pu tomber sur le sol. Tu te dégageas de l'emprise de la jeune femme poliment, en fixant le sol, embarrassé. Tu replaças tes lunettes sur ton nez, en l'écoutant juste après t'être courbé légèrement, toujours par politesse, ou plutôt par réflexe, puisque tu étais né en Corée, et que l'on t'avait appris à agir de cette manière. « Je ... » Ta voix était trop basse, et tu n'étais pas sûr qu'elle t'entende. Tu te baissas, comme pour faire diversion, afin de ramasser ce que tu avais fait tomber. Il y avait là tout un tas de choses sur les sciences de la vie et de la terre, mais rien qui en soi, t'intéressaient vraiment. Tes yeux hésitants se relevèrent sur le visage de la jeune femme alors qu'elle te demandait s'il était possible d'avoir ton avis sur la hausse de décès dans le pays. Elle piquait ta curiosité. Pourquoi est-ce qu'elle nourrissait un pareil intérêt ? Un léger sourire effleura tes lèvres quelques secondes. « Ce n'est sûrement pas dans les sciences que vous allez trouver vos réponses, ou même le moindre indice. » Tu te relevas, avec tes livres entre les bras, réfléchissant et rangeant en même temps les ouvrages qu'on t'avait donnés. « S'il vous faut faire des recherches sur la hausse des décès, alors je ne suis pas sûr que vous trouviez vos réponses ici, à la bibliothèque ... » Ce même ton hésitant, et trop bas que tu employais au quotidien avait le don d'agacer les autres. Parce que tu n'étais pas assez ouvert, pas assez clair, et que le manque de confiance en toi se lisait sur ton visage. « Je peux vous aiguiller, mais pas vraiment vous aider. » Ou comment se faire passer pour quelqu'un d'inutile.

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Les recherches sont les bêtes noires des journalistes. Certains, par fainéantise de chercher, vont inventer quelque chose pour se faire de l'argent. Parfois, cela a le don de m'énerver de voir des personnes donner des fausses scoop travailler dans la presse. Il y a des journalistes, comme moi, qui enquête jour et nuit pour trouver des réponses aux questions des citoyens. Oui, c'est agaçant de faire des recherches. Mais, nous sommes là pour ça. Nous sommes là pour informer les concitoyens. Nous ne sommes pas là pour vendre des fausses informations. L'employé que je viens d'intercepter vient de me faire une remarque plutôt... marrante. Je suis tellement impatiente et stupide que je commence à chercher n'importe où. Je suis au taquet pour trouver des indices concernant la hausse de décès. Je suppose qu'il y a énormément de monde qui ont peur de mourir et je suis là pour apporter toutes les réponses à leur question. « Pourquoi ? Les sciences ne peuvent pas expliquer ce problème ? Les scientifiques n'ont pas de solution ? » Première question et peut-être première réponse pour mon article. Je vais sans doute affirmer qu'ils n'ont rien pour expliquer cet événement. Ils sont capables de trouver des remèdes pour les maladies, mais incapable de faire survivre l'Homme le plus longtemps possible. « Un lieu comme la bibliothèque regorge énormément de ressources, je pense tout de même qu'il y a quelques réponses dans certains livres. Je crois en ces lieux que nous avons créés dans les temps anciens. » Je n'ai pas trop aimé ce qu'il venait de me dire, mais soit, c'est son opinion et je ne peux que la respecter. Je vais paraître pour une folle à ses yeux, tout ce qui m'importe c'est de trouver des questions et des réponses. Peut-être deviendrai-je une célèbre journaliste une fois le mystère résolu. Pouvait-il m'aiguiller ? Je ne sais pas, mais j'accepte toutes les interviews possibles. Je sors de mon enregistreur afin de pouvoir garder la voix de mon interlocuteur. Je reste assise à ma place et je fais signe au jeune homme de s'installer en face de moi. « Je ne sais pas si c'est votre première interview, mais ne stressez pas, je ne suis pas là pour vous enfoncer. » Contrairement à cette matinée qui était mauvaise puisque je n'ai eu aucune information, cet après-midi aller être intéressante grâce à l'employé de la bibliothèque. Enfin de compte, j'ai eu raison de venir dans ce lieu de connaissance. « Tout d'abord, je me présente, je m'appelle Scylla Astrantia. Je suis journaliste et photographe pour mon blog personnel. » Je le regarde attentivement dans les yeux pour savoir s'il allait être honnête. Je ne veux pas tomber sur un menteur qui cherche de l'attention pour je ne sais quoi. Je suis ici pour un sujet sérieux. Espérons qu'il ne blague pas. « Avez-vous une petite idée de pourquoi cette hausse de décès ? Les théories sont les bienvenues. » J'essaye de lui tendre une perche pour lui faire comprendre que s'il a quelque chose en tête, qu'il me le dise. Personne ne peut se moquer de lui.

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Cette jeune femme dégageait trop d'énergie, elle te mettait mal à l'aise, parce que les personnes entreprenantes dans son genre te forçaient souvent à faire ce dont tu n'avais pas envie. Tu te méfiais, non seulement ton regard vacillait des livres à sa silhouette, mais ton cerveau réfléchissait à plusieurs choses en même temps. C'était ton premier jour à la bibliothèque, tu ne pouvais te permettre des erreurs. Tu étais quelqu'un de très discret, mais cette fille-là, risquait de t'attirer des ennuis. Tu pinças tes lèvres quelques secondes, tout en te concentrant sur le rangement des livres. Tes propos avaient été pris dans un autre sens, interprétés de la mauvaise façon, et tu voulus te frapper pour avoir autant parlé. Elle interprétait mal ce que tu venais de lui confier, et tes yeux s'assombrirent, alors que tes sourcils se froncèrent. Lorsqu'elle te demanda ton avis sur les sciences, tu te contentas de hausser les épaules. Si elle commençait à déformer tous tes mots, alors tu ne perdrais pas ton temps à parler. Après tout, elle avait l'air de tenir une conversation à elle toute seule, alors autant la laisser faire. Tu venais de finir de ranger les livres qu'elle continua sur sa lancée. En retenant un soupir, tu regardais derrière toi, avec espoir que quelqu'un vienne à ta rescousse mais il n'y avait quasiment personne. Et surtout pas dans le rayon ennuyeux des sciences diverses. Non pas que le fonctionnement scientifique de la vie ne t'intéressait pas, mais il fallait surtout être totalement à fond pour vouloir lire ne serait-ce qu'un livre de cette branche. Tu avais déjà essayé, récoltant une migraine et plus de questions que de réponses.

Tes sourcils formèrent des virgules sur ton front. C'était quoi ce machin qu'elle tenait dans ses mains ? Ta tête se pencha un peu le temps qu'elle te fasse comprendre qu'elle allait donner une interview. Bien sûr, elle était journaliste. Tu te fermas totalement à la discussion, il était hors de question que tu passes à la radio, dans un article écrit ou tu ne savais où encore, alors il était préférable que tu gardes ta bouche close. Ton corps ne bougea pas, lorsqu'elle t'incita à t'asseoir en face d'elle pour répondre à ses stupides questions. Tu étais en train de travailler, c'était ton premier jour qui plus est, tu n'avais donc pas le temps pour ce genre de frivolités. Tu aurais du te douter par son insistance et ses propos qu'elle était dans le corps des emmerdeurs professionnels, des menteurs infinis des faits divers. Tu refusas de prendre place, restant debout, non loin d'elle, avec le regard posé sur son visage, sans pour autant prêter attention à ce qu'elle te disait. Les théories sont les bienvenues ? Si elle voulait discuter avec toi, elle s'y prenait relativement mal. Cela n'allait sûrement pas se passer de la façon qu'elle voudrait, c'était une chose dont tu pouvais être sûr. En regardant sur la table un peu plus loin, tu remarquas un livre abandonné là, par un ancien passant certainement. La première de couverture indiquait un ouvrage de spiritisme, de toutes sortes de choses, sur les invocations d'esprits. Tu te mordis l'intérieur de la joue, tout en délaissant tout ce qu'il y avait autour de toi pour te concentrer uniquement sur ce bouquin. Peut-être qu'il pourrait t'être utile, qu'il pourrait t'apprendre de nouvelles choses. Tu avais entendu les gens parler de ces phénomènes, tu avais écouté sans le vouloir, tes oreilles fines avaient perçu le son de nombreuses questions, de nombreuses théories, et tu n'étais pas la meilleure personne placée pour émettre le moindre jugement sur qui que ce soit. Une voix sembla soudainement t'appeler, et tu redescendis sur Terre, tes interrogations mises de côté, tu te rappelais que la jeune femme demandait ton attention. Distrait, comme d'habitude, pris dans un tourbillon de pensées qui n'en finissait plus, mais ce sujet n'était pas lambda, non, c'était quelque chose de très important pour toi. La mort, l'au-delà et pourquoi autant de peine causée par la hausse des décès. Ton regard à présent fuyant, tu ne devais pas laisser ta fascination t'envahir. « Je suppose que vous avez besoin de mon accord pour enregistrer, non ? » Tes yeux de nouveau dans le présent, tu les posas simplement sur la fille, tout en récupérant subtilement le livre qui était seul à deux pas de là où tu te trouvais. « Je ne compte pas vous donner mon avis. Je suis simplement ici pour vous aiguiller, vous aider à trouver un livre si vous en avez besoin, pas pour répondre à des questions ou être le sujet d'une interview. » Un simple signe de tête et tu t'apprêtais déjà à partir pour feuilleter les pages du curieux ouvrage entre tes mains. « Je suppose qu'à l'accueil, on sera plus apte à vous aider. »